La pose d'une chambre implantable relève d’une décision médicale pour des traitements de longue durée, souvent douloureux, et corrosifs pouvant altérer les petites veines périphériques d’abord superficiel classiquement utilisées. Principalement utilisée pour les cures de chimiothérapie, elle peut également l'être pour le passage d'autres traitements antibiotiques, antalgiques, produits et dérivés sanguins, alimentation parentérale pour le confort du patient présentant un système veineux périphérique difficilement praticable dû à une importante sollicitation.
La chambre implantable permet de préserver au maximum les activités quotidiennes du patient : la prise de bains ou de douches, la pratique de nombreux sports hormis les sports violents, les activités quotidiennes.
Les chambres sont fabriquées avec des matériaux non détectés par les portiques de sécurité.
2° DESCRIPTION (Technique de pose) :
La CI est placée en région pectorale sous cutanée après création d'une loge permettant son insertion. Elle est elle-même reliée habituellement à un cathéter placé, soit dans la veine jugulaire, soit dans la veine sous-clavière rejoignant la veine cave supérieure. La CI est le plus souvent située à droite au niveau cervical ou jugulaire droite en raison d'un confort anatomique à la pose.
Le site d'insertion peut être modifié dans certains cas par la localisation du cancer, ou selon le souhait du patient. Ainsi, l’implant peut être posé en site fémoral si la pose dans la région thoracique s’avère impossible.
L’intervention se pratique au bloc opératoire, exceptionnellement sous anesthésie générale pour les patients les plus fragiles (enfant, adolescent, maladie psychologique …). La pose de l'aiguille d'Huber peut se faire en peropératoire permettant son utilisation dès la sortie de bloc. Dans le cas contraire, le patient sort avec deux pansements secs, l'un au niveau cervical, l'autre au niveau de la loge.
Première phase : La durée d'intervention pour la pose de chambre est d'environ de 30 à 45 minutes.
Deuxième phase : Lorsque le dispositif n'est plus utile, il est enlevé lors d'une courte intervention chirurgicale. Par exemple : le patient est en rémission ou pour des causes d’infection, de déplacement. Cette intervention de retrait prend environ 15 minutes.
3° DESCRIPTIF DU CIRCUIT DU PATIENT :
Préparation du patient avant la pose
La veille au soir, il lui est demandé de prendre une douche au savon doux, ainsi que le matin même de l’intervention.
Il n’est pas nécessaire:
- d’être à jeun, il est même conseillé de prendre une collation (sauf cas contraire).
- d’interrompre les traitements habituels hormis les traitements anticoagulants (PREVISCAN, COUMADINE…) et antiagrégants (PLAVIX) qui doivent impérativement avoir été relayés par d’autres médicaments prescrits par le médecin oncologue.
Un bilan sanguin d’hémostase et une formule numération récents doivent être réalisés pour le jour de l’intervention.
Le Jour de l’intervention :
L’intervention s’effectue en hospitalisation de jour, le patient prend une douche et enlève les bijoux. Un petit déjeuner liquide est autorisé le matin même ainsi que la prise de médicaments habituels. Le médecin renseignera à ce sujet. Le patient est vêtu un pyjama à usage unique, d’une coiffe et de chaussettes. L’hospitalisation se déroule en ambulatoire, avec une entrée et une sortie le jour même.
A l’arrivée :
- Accueil du patient par l’équipe paramédicale (infirmier ou aide-soignant).
- Vérification du dossier de soins, allergie, consentement signé et du bon déroulement des démarches administratives.
- Contrôle de la préparation du patient (dépilation, douche, tenue de bloc).
- Accompagnement à pied du patient si autonome, en salle intervention chirurgicale. En cas d’impossibilité, le patient sera accompagné en chaise ou brancard par un membre de l’équipe.
En salle d’opération :
- Installation sur la table d’opération, en position dorsale ; légèrement incliné, les bras le long du corps, afin de favoriser le reflux sanguin.
- Liste des contrôles permettant le bon déroulement de l’intervention par la vérification de la check-list dédiée « pose d’un cathéter veineux central ou autre dispositif vasculaire »
- Explication du déroulement de l’intervention par l’opérateur.
- Préparation cutanée effectuée par l’infirmière du bloc opératoire. (Lavage avec un savon antiseptique de la zone opératoire, rinçage avec des compresses et de l’eau stérile, séchage avec des compresses stériles avant application de l’antiseptique).
- Habillage d’une tenue et port de gant stérile pour l’opérateur.
- Deuxième application de l’antiseptique se fait par ce dernier.
- Préparation de la table d’opération comportant champs opératoire, anesthésie locale, compresses, instruments, sutures, cathéter, pansements.
- Le bloc opératoire doit être équipé d’un échographe pour le repérage de la veine et d'un amplificateur de brillance afin de pouvoir vérifier la bonne place du cathéter.
- Prise en compte de l'angoisse du geste par une écoute et un accompagnement du patient durant l’intervention par un membre de l’équipe.
- Installation des champs opératoires.